En 2015, un grand nombre de professionnels du secteur de la construction, architectes, promoteurs immobiliers, investisseurs, bureaux d’études et collectivités, fondent une association à but non lucratif : l’Association BBCA. L’objectif de ces acteurs de l’industrie immobilière est d’œuvrer concrètement pour limiter le réchauffement climatique. Ils souhaitent ainsi attirer l’attention sur l’importance de la prise en compte des données environnementales dans la construction ou la rénovation des bâtiments. Le label BBCA voit alors le jour pour valoriser les stratégies bas carbone, notamment en ce qui concerne les logements collectifs et les bureaux.
Qu’est-ce que le label BBCA ?
Au moment de la création du label, le constat était le suivant : en 2015, selon le Commissariat Général au Développement Durable, l’empreinte carbone des logements était supérieure à celle des transports et de l’alimentation. Elle représentait 27% des émissions de gaz à effet de serre, sans compter les bâtiments non résidentiels.
D’où proviennent les émissions de gaz à effet de serre dans le Bâtiment ?
Les émissions de gaz à effet de serre, directes ou indirectes, ont lieu durant tout le cycle de vie du bâtiment :
- lors de la construction : extraction des matières premières, transformation des matériaux, transport, stockage, livraison, chantier.
- durant ce qu’on appelle l’exploitation, c’est-à-dire l’utilisation du bâtiment : consommation et production d’énergie avec le chauffage, l’eau chaude, la cuisson, l’usage de l’électricité et de la climatisation.
- au moment de la fin de vie : recyclage, revalorisation ou mise en décharge des déchets ainsi que leur transport.
Le label BBCA a donc été créé pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre durant ces trois périodes et ainsi mettre en avant les bâtiments qui limitent fortement leur empreinte écologique.
Qu’est-ce qu’un bâtiment bas carbone ?
Pour être certifié bâtiment bas carbone selon le critère BBCA, celui-ci doit avoir intégré les aspects suivants :
- la construction du bâtiment est raisonnée : la conception prend en compte le climat et l’environnement, utilise des matériaux et des équipements écoresponsables en quantité modérée ;
- le carbone est stocké grâce à des matériaux biosourcés issus de la photosynthèse ;
- l’exploitation est maîtrisée et vise la sobriété énergétique notamment par le choix de sources d’énergie décarbonées, de préférence renouvelables ;
- le projet s’inscrit dans l’économie circulaire afin de réduire les déchets par le biais du recyclage, du réemploi et une conception évolutive qui allonge la durée de vie du bâtiment.
Les édifices bas carbone sont classés en trois niveaux selon leur performance énergétique. L’évaluation s’effectue de fait à travers un système de points :
- BBCA standard (0 point ou plus) pour les bâtiments qui réduisent les émissions lors de la construction, de l’exploitation et qui stockent le carbone ;
- BBCA performant (15 points ou plus) inclut les paramètres précédents et récompense l’innovation climat, c’est-à-dire ce qui concerne l’économie circulaire ;
- BBCA excellent (30 points ou plus) distingue les bâtiments qui vont au-delà des critères et qui sont les plus performants.
Les grandes dates du label BBCA
- 2015 : l’Association pour le Développement du Bâtiment Bas Carbone est fondée.
- 2016 : le label BBCA est créé, mais uniquement pour les constructions neuves.
- 2017 : l’association participe à l’expérimentation E+C- (Énergie positive- Réduction carbone) en vue de la future réglementation environnementale des bâtiments neufs RE2020. L’État a en effet pour objectif de diminuer les émissions de carbone du Bâtiment pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
- 2018 : le label BBCA Rénovation, qui prend en considération les limites de ce type de travaux, est lancé.
- La même année : on compte 40 bâtiments labellisés parmi lesquels des bureaux, des logements collectifs, un hôtel et une école.
- 2019 : le label BBCA est choisi pour la construction du village olympique de Paris 2024.
- 2021 : la dernière version mise à jour du BBCA Neuf est rendue disponible.
Le label BBCA pour la construction neuve
Le label BBCA pour les constructions neuves concerne :
- les bâtiments tertiaires de bureaux ;
- les bâtiments résidentiels collectifs ;
- les autres bâtiments soumis à la Réglementation Thermique (RT, c’est-à-dire les standards de la maison à énergie positive) sauf les logements individuels.
Il prend en compte le bâtiment en lui-même, voire plusieurs en fonction des cas, mais également sa parcelle ainsi que la déconstruction de ce qui existait éventuellement auparavant. Il vise à réduire l’empreinte carbone sur 50 ans en évitant ou en stockant au moins 250 et jusqu’à plus de 700 kg de CO2/㎡ de surface de plancher de carbone.
Les critères pour la construction
La référence pour le calcul des émissions de gaz à effets de serre lors de la construction s’appuie sur l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) des bâtiments neufs dont les indicateurs sont :
- la consommation totale d’énergie en tenant compte du type d’énergie, renouvelable ou non ;
- les ressources naturelles ;
- les consommations d’eau ;
- les déchets solides en identifiant ceux qui sont valorisés et ceux qui sont éliminés (dangereux, DIB, inertes ou radioactifs) ;
- le changement climatique, effet de serre ;
- l’acidification atmosphérique ;
- la pollution de l’air ;
- la pollution de l’eau ;
- la destruction de la couche d’ozone ;
- l’oxydation photochimique ;
- les radiations ionisantes.
Chaque type de chantier représente un certain pourcentage dans le calcul final en fonction de leur poids carbone respectif. La modélisation pour évaluer la performance environnementale à partir des données fournies par le demandeur s’effectue ensuite de manière détaillée selon le référentiel E+C-.
Les critères pour l’exploitation
Pour ce qui est de l’exploitation, l’étude se base sur la Réglementation Thermique (RT 2012) et repose également sur la méthode E+C-. Les exigences sont donc les suivantes :
- conception bioclimatique pour limiter les besoins énergétiques du bâtiment ;
- utilisation d’équipements performants pour réduire la consommation d’énergie ;
- température n’excédant pas un certain seuil pour éviter le recours à la climatisation.
L’innovation climat
Enfin, l’examen de l’économie circulaire complète l’analyse en se fondant sur l’ACV et sur :
- la déconstruction sélective privilégiée sur site ;
- le réemploi de produits de construction ;
- la mutualisation des espaces ;
- la capacité de transformation du bâtiment dans le temps ;
- le potentiel d’extension.
Le label BBCA Rénovation
Le label BBCA Rénovation, quant à lui, a été mis en place après avoir constaté qu’un logement non isolé datant des années 1948-1974 émet deux fois plus qu’une construction neuve courante. Il fallait donc agir : c’est pourquoi le label BBCA s’est étendu au domaine de la rénovation avec pour but de diviser au moins par deux les émissions de CO2 par rapport au bâtiment initial.
Les constructions concernées par le BBCA Rénovation sont les suivantes :
- bâtiments tertiaires de bureau ;
- logements collectifs.
Nous retrouvons ici les mêmes éléments que pour le neuf, mais avec une adaptation aux particularités de la réhabilitation notamment par l’accent mis sur l’aspect Innovation climat, à savoir l’économie circulaire.
Pourquoi et comment obtenir le label BBCA ?
Obtenir le label BBCA est un grand avantage pour les professionnels du BTP :
- il permet de mesurer l’empreinte carbone du bâtiment et d’attester de sa performance ;
- il vous apporte une reconnaissance par les pairs dans le milieu de la construction et de la rénovation écoresponsable ;
- le projet bas carbone assure une plus-value immobilière au bâtiment ;
- vous êtes soutenu par l’Association BBCA et bénéficiez de ses moyens de communication.
Il peut se demander de manière provisoire à la conception et de façon définitive à la livraison et dans un délai de 6 mois après cette dernière.
Vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur le site consacré au label. Sachez que d’autres existent tels que le label BBC, le label HQE, le label bâtiment biosourcé, etc. Pour y voir plus clair parmi toutes ces certifications et les termes dont on entend beaucoup parler comme le DPE, Qualibat ou bien encore la qualification RGE, faites-vous accompagner par des professionnels comme l’équipe des Compagnons des Investisseurs. Nous vous donnerons des conseils personnalisés, vous aiguillerons sur les aides auxquelles vous pouvez bénéficier et vous guiderons pas à pas tout au long de votre projet.